Relic est un film d'épouvante/horreur australien et propose un huis clos familial et féminin. À noter qu'il n'a absolument rien à voir avec le film sorti en 1997 ayant pour objet les monstres 😉.
Avant toute chose, il convient de noter que ce film n'est pas un blockbuster hollywoodien et n'en a donc pas le budget. Malgré tout, il réussit à faire peur en utilisant quelque chose de plus étrange que démonstratif. La mise est scène est très bonne et les situations bien amenées (sauf pour la conclusion que je n'ai pas apprécié du tout, mais j'y reviens dans bloc spoiler en fin d'article).
La construction de l'histoire est différente des scénarios classiques de l'horreur de ces dernières années et c'est quelque chose d'appréciable pour être tout à fait honnête. Le fond respecte vraiment les codes de l'horreur avec notamment une absence totale d'explication en profondeur sur l'origine du mal qui frappe la famille. Quelques détails ci et là permettent d'avoir des hypothèses ou des directions concernant le mal qui a envahi la maison et se matérialise sous la forme d'une moisissure noire (cela m'a rappelé l'excellente série de comics Outcast de Robert Kirkman).
Le casting est bien choisi et chacune des trois femmes apporte quelque chose de différent ; la grand-mère porte vraiment bien le rôle flippant, mention spéciale pour son "Je te vois !"...
La mise en scène est classique: une maison isolée et pleine de souvenirs est donc la scène de cette pièce macabre. Côté sonorisation, là aussi tout est juste est bien choisi. En revanche le côté cloisonné et suffocant est parfaitement maîtrisé: on s'enfonce progressivement dans l'horreur la plus totale et c'est appréciable (mais si enfin 😆).
Si j'ai un reproche à faire à ce film, ce sera sa conclusion (si les spoilers ne vous font pas peur ou que vous avez vu le film, vous pouvez cliquer dans la case ci-après). 🔽
Visuellement déjà: on tombe dans la surenchère de macabre qui s'éternise un peu (la scène entre Kay et sa mère...) avec cette renaissance de l'être noir.
D'autre part, sans explication, même simplement suggérée, ça n'a pas vraiment de sens et (en tout cas moi) on perd facilement la signification (s'il y en a une) de la symbolique de cette "mort".
Je pense sincèrement qu'elle aurait mérité d'être plus soignée, mieux dosée et surtout amputée de l'étalage de la "mue" du personnage.
La fin est plus compréhensible puisque Edna a donc transmis à sa fille ce qui la rongeait de l'intérieur et que cette scène finale le révèle à la fois aux spectateurs et à la petite-fille qui sait à présent ce qui arrivera à sa mère.
En résumé...
Ce film me pose un problème parce qu'en soi, il est bon et remplit les critères d'un film d'épouvante sur quasiment toute sa durée. On entre progressivement dans l'horreur en partant de la disparition d'Edna, la grand-mère. L'atmosphère est suffocante, et les quelques jumpscares qui émaillent le film donnent des ressorts plutôt sympas à une intrigue bonne, mais un peu classique.
En revanche, le dernier quart d'heure est plutôt barré... Enfin, ce qui est certain c'est qu'il m'a déstabilisé. Je suis curieux de savoir ce qu'il en aura été pour vous, mais je suis sorti déçu malgré une montée en tension dans la dernière demi-heure.