La Maison Hantée est le premier livre que j'ai découvert de Shirley Jackson. Pour cause, l'horreur n'est pas un genre des plus populaires alors trouver par soi-même une histoire dans mes goûts relève très souvent d'une tâche impossible.
D'autant plus lorsque l'on sait que Shirley Jackson est une auteure qui a donné de la plume surtout au milieu du vingtième siècle. L'oeuvre à laquelle j'ai décidé de m'intéresser aujourd'hui a elle été publiée en 1959 aux États-Unis et bien plus tard en France.
En l'occurrence, j'ai dû faire quelques recherches pour dénicher ce court roman d'un peu moins de 75.000 mots, mais l'idée même m'en a été soufflée lors du visionnage de la série The Haunting of Hill House dont elle s'inspire très librement (le titre a d'ailleurs été conservé dans sa version originale). Je ne regrette d'ailleurs pas d'avoir visionné l'adaptation avant le roman, car les deux sont vraiment très éloignés et certains détails qui auraient pu passer inaperçus dans le roman, font écho aux détails utilisés par le réalisateur et scénariste lors de l'écriture de la série.
Revenons-en au livre avec la quatrième de couverture qui ne paie pas de mine:
Cette entrée en matière un peu classique prend cependant tout son sens tant l'écriture de ce roman est différente de ce que j'ai pu lire jusque-là dans les genres de l'horreur. Et cela commence par une narration plutôt simple tout en étant parsemée de détails qui réussissent à eux seuls à créer l'étrange.
Le protagoniste principal, Eleanor est véritablement le pivot de l'histoire: c'est d'ailleurs la seule dont on peut lire les pensées au milieu de la narration. Clairement, le livre est écrit autour de son point de vue, et en tant que lecteur j'ai vraiment eu la sensation de suivre Eleanor depuis son arrivée au domaine jusque dans son périple insensé dans la folie de cette demeure.
Le surréalisme domine vraiment ce livre de bout en bout. Eleanor, dite Nell, est un personnage qui tour à tour est attachant, étrange, effroyable... Pour finir par ne susciter qu'une profonde tristesse. J'avoue que ce personnage hors du commun m'a vraiment touché tout comme son alter ego dans la série.
Je ne rentrerais dans aucun détail de l'histoire afin d'éviter tout spoiler, mais si j'avoue avoir été nettement séduit par l'histoire et son protagoniste principal, c'est à la chute que les lecteurs seront, selon moi, divisés. Tout est très imagé, très évanescent, comme le sont en réalité les pensées de Nell, sautant parfois d'un sujet à un autre... pour mieux nous immerger dans Hill House et sa folie.
En résumé...
Shirley Jackson a une plume, une façon de raconter les histoires à contre-courant de tout ce que j'ai pu lire jusque-là. Ses mots sont teintés d'onirisme puis basculent sans prévenir dans un cauchemar sans fin.
Je retiendrais de ce livre, la construction émouvante de l'histoire de Nell, de son arrivée au dénouement de l'histoire avec une pensée très particulière pour le "jeu de cache-cache"... Vraiment un beau moment à Hill House. Si l'on peut dire en tous cas.